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Peyre

Blason d'Alichoux

Baron - Gévaudan.

D'argent à l'aigle éployée de sable.

Le siège de la baronnie de Peyre se trouvait au château de ce nom, situé dans la paroisse de Saint-Sauveur-de-Peyre.
Un remarquable piton basaltique, qui s'aperçoit de toute la région, et s'élève à deux kilomètres de la gare actuelle de Saint-Sauveur, portait l'aire redoutable des barons. La nature avait fait de cette hauteur un lieu facile à fortifier et à défendre. Sur le rocher lui-même se dressait le donjon. Les bâtiments divers du château, magasins, écuries, étaient étagés sur les flancs ou au pied du roc.

Aucun document ancien ne permet de reconstituer le plan de cette ville forteresse, mais on peut croire qu'elle possédait de puissants moyens de défense, à en juger par les difficultés que l'armée de Joyeuse éprouva pour s'en emparer en 1586.

L'ancienne baronnie de Peyre proprement dite s'étendait sur une vingtaine de paroisses, notamment : Saint-Sauveur-de-Peyre, Marvejols, Chirac, Lachamp, Saint-Léger-de-Peyre, Antrenas, le Buisson, Prinsuéjols, Malbouzon, Marchastel, Sainte-Colombe-de-Peyre, La-Chaze-de-Peyre, Aumont, Le-Fau-de-Peyre, Les Bessons, Javols, Rimeize.

Les principaux châteaux de la baronnie étaient, après celui de Peyre, ceux de Marvejols, (où des droits immémoriaux des premiers seigneurs de Peyre suggèrent l'hypothèse d'une communauté d'origine de ceux-ci avec les vicomtes de Gévaudan), Marchastel, (souvent dans l'apanage des cadets de la maison), Baldassé, Beauragard, Saint-Léger-de-Peyre, La Rocheblot, Montrodat, Génébrier, du Cher, du Buisson, de Larcis, Quintignac, La Baume.
L'histoire de la baronnie de Peyre a été écrite par le savant docteur B. Prunières.

I. Géraud, seigneur de Peyre, vivait dans le premiers tiers du XIe siècle et eut pour fils :
1° Astorg Ier, qui suit,
2° Aldebert Ier, évêque de Mende (1050-1095), qui, en 1062, de concert avec ses frères fonda le monastère de Saint-Sauveur, près de Chirac (Le Monastier). Cet acte de fondation est confirmé par plusieurs membres de sa famille dont le degré de parenté n’est pas indiqué et dont certains semblent appartenir à la branche des Peyre-Servières, peut-être déjà séparée du tronc primitif. Ce sont : Aldebert et Guillaume, fils d’Astorg, Géraud, et autre Astorg, Pétronille, femme d’Astorg, Richard, fils de Guillaume, et Guillaume, fils de Richard.
L’évêque Aldebert Ier assista au sacre d’Ictérius de Limoges, en 1054 ; céda le monastère de la Canourgue à Saint-Victor de Marseille en 1060 ; donna a Saint-Sauveur d’Aniane le prieuré du Rozier ; reçut Urbain II qui fit consacrer l’église du Monastier, en sa présence, en 1095.

II. Astorg Ier, seigneur de Peyre, frère de l’évêque Aldebert Ier, aurait d’après MM. Saigre et Dienne, épousé une fille de Gilbert II, vicomte de Carlat. Or, cette fille de Gilbert II, mariée dans la maison de Peyre, pourrait être Pétronille, femme d’Astorg, qui confirma la fondation du Monastier en 1062 (V. ci-dessus) Elle apporta aux Peyre de riches possessions en Cardalais. Astorg eut pour enfants :
1° Astorg II, qui suit
2° Aldebert II, chanoine de Brioude, évêque de Mende (1099-1123) ; fit, en 1099, des donations à l’église de Saint-Privat, à l’abbaye de Conques, à la Chaise-Dieu, à Notre-Dame du Puy ; il mentionne son frère Gilbert, dont il dote les filles, en 1099, il fait une fondation, sur ses revenus de Lascols, en mémoire « de son père Astorg, de sa mère, et de son oncle Aldebert » (Aldebert Ier évêque de Mende),
3° Guillaume, signataire de la fondation du Monastier en 1062, et qui est dit frère d’Aldebert et fils d’Astorg,
4° Gilbert, mentionné ci-dessous.

III. Astorg II, seigneur de Peyre, connu seulement par la mention que fait de lui, en le disant décédé, son frère l’évêque Aldebert II, dans une donation au Monastier, en 1099.

IV. Astorg III, seigneur de Peyre - Pour la première moitié du XIIe siècle, les documents sont muets. On ne retrouve un autre Astorg de Peyre, faisant des actes d’hommage, qu’en 1147. Astorg II étant mort avant 1099, il est inadmissible que son fils ait attendu cinquante ans pour rendre ses hommages. On se trouve donc autorisé à classer une génération intermédiaire sous le nom d’Astorg III.

V. Astorg IV, seigneur de Peyre, rendit hommage à l’évêque de Mende, pour le château de Saint-Léger, en 1147, et en 1150, à Raymond-Bérenger pour les titres des châteaux de Peyre, Marchastel, Génébrier, en Gévaudan, puis pour les châteaux et terres de la Roche, Chaudesaigues, Brezons, Neyrebrousse, le Chafol, le Meyniel, le Chambon, Batpalmes, le Cheylar, Rochemaure, Avalon, Longebrousse, le Pont, Montloudun, Miels. Les Peyre tenaient ces dernières possessions des comtes de Carlat. Astorg IV fut vraisemblablement père de :

1° Astorg V, qui suit, supposé fils d’Astorg IV, il est connu seulement par la mention que fait de lui son petit-fils en 1229.
2° Guillaume, évêque de Mende (1187-1223) ; il prit part à la croisade contre les Albigeois et reçut la rédition du château de Grèzes alors tenu par Raymond IV, comte de Toulouse, l’un des protecteurs du Catharisme, il eut, 1194, de violents démêlés avec les Mendois, auxquels il dut accorder des libertés municipales, vers la même époque, il construisit le château de Chanac, il fonda, en 1207 l’abbaye de Mercoire, reçut Saint-Antoine de Padoue, partit pour la Terre-Sainte en 1219, après avoir confié l’administration du diocèse à son neveu Guillaume de Peyre, archidiacre de Mende, et mourut en 1223.

On trouve à cette même époque, mais sans pouvoir les rattacher sûrement :

Bertrand de Peyre, moine de Saint-Victor de Marseille, et témoin d’une transaction entre l’abbaye et l’église d’Aix, en 1165 ; grand prieur de Saint-Victor en 1185,
Guillaume de Peyre, moine de la même abbaye, témoin en 1165, 1190, abbé de 1204 à 109.
Aldebert de Peyre, d’abord moine, de la même abbaye, témoin en 1197, 1204, prieur de Saint-Léons (en Rouergue) en 1212,
Autre Aldebert de Peyre est prieur au Monastier en 1212.

VI. Astorg V, seigneur de Peyre, vraisemblablement fils d’Astorg IV, et qui nous est connu seulement, nous l’avons dit, par une mention de son petit-fils en 1229. Il paraît avoir eu pour enfants :
1° Astorg VI, qui suit,
2° Aldebert, prieur de Chirac (1212-1235),
3° Armand, prévôt de Mende en 1219, du Puy en 1229, élu évêque de Mende, avec Bernard d’Apchier, en 1245,
4° Guillaume, archidiacre de Mende (1213-1228) reçut les hommages des barons, en 1219, en l’absence de son oncle l’évêque Guillaume de Peyre,
5° Aldebert, moine de Saint-Victor, recteur de Campagnac en 1219.

On peut considérer comme appartenant à cette génération :
Marquèze de Peyre, mariée à Bernard de Seriey,
Gilbert de Peyre, prieur d’Ispagnac, en 1217,
G… de Peyre, abbesse de Sainte-Marie des Chazes.

VII. Astorg VI, baron de Peyre (1229) mentionné dans la donation du Buisson que son fils Astorg VII fit, en 1235 à Aldebert de Peyre, prieur de Chirac ; épousa Alamande de Ganges, et en eut :
1° Astorg VII, qui suit,
2° Aldebert, prévôt de Mende (1242-1267).

VIII. Astorg VII, baron de Peyre (1220-1270) fut un personnage important, il était enfant en 1220, en 1229, il confirma une donation faite par son père à l’abbaye d’Aubrac, avec le consentement d’Aldebert, prieur de Chirac et d’Armand, prévôt du Puy, ses oncles, il fit hommage au roi en 1250, et à l’évêque en 1261 ; en 1266, il fut arbitre et l’un des rédacteurs de la Charte des Coutumes d’Espalion, et en 1261, avec son frère Aldebert, le prévôt de Mende, et ses fils Astorg, Aldebert et Armand, il affranchit, sous certaines conditions, ses serfs de la terre de Peyre, il épousa Guigone de Cénaret, dont il eut neuf enfants :
1° Astorg VIII, qui suit,
2° Marcibilie, qui testa en 1282, faisant héritier, son frère Aldebert, précenteur de Mende (futur évêque de Viviers), dans un codicille de 1285, elle se dit femme de Bertrand Bompar de Lastic, ordonne sa sépulture dans l’église des Mineurs de Marvejols au tombeau de son père et nomme héritier le même Aldebert,
3° Béatrix, mariée à Bertelle, l’un des vassaux de Peyre,
4° Ermengarde,
5° Marquèze, mariée, vers 1255, à Pierre, vicomte de Murat, fils de Pierre III et de Gaillarde de la Tour, frère de Pons, chanoine de Brioude,
6° Aldebert, chanoine (1273) puis précenteur de Mende (1282), évêque de Viviers de 1298 à 1306, il fut prieur de Saint-Laurent-de- Veyrès, de Ribes, de Chauchailles, il acheta, vers 1273, à Mende, des maisons qui formèrent le quartier de Marchastel, en 1275, il fit hommage pour le château de Marchastel, il testa en 1303, substituant, à perpétuité la baronnie de Marchastel sur la tête des cadets-clercs de Peyre.
7° Armand, seigneur dit de Laval, peut-être bâtard et fils d’Alix de Laval.

Vers la même époque, au milieu du XIIIe siècle, vivait Guillaume de Peyre, seigneur de Pierrefort, premier baron de Haute-Auvergne, et Sobeyranne, sa femme, dont les descendants devinrent, selon Bouillet, barons de Ganges, en Languedoc, vers 1344.

IX. Astorg VIII, baron de Peyre, reçut, en 1281, conjointement avec son frère Aldebert, précenteur de Mende, la donation des terres et châteaux de Thoras, les Chazes, Saint-Acron, et saint-Romain, à eux faite par Pons des Deux-Chiens (de Doschanet), seigneur d’Aps et de Thoras, leur parent ; il racheta, à Géral de Peyre de Servières, ses droits sur Marchastel et Génébrier, au prix de 4.000 sous viennois, il testa en 1302, se disant souffrant de la goutte, ordonnant sa sépulture, en l’église des Frères Mineurs de Marvejols, au tombeau de son père, et faisant divers legs pieux, notamment en léguant un calice argenté à chacune des paroisses de la baronnie, il mourut au château de Saint-Léger. Il avait épousé : 1° en 1253, Marquèze de Mercoeur, sœur d’Odillon de Mercoeur, évêque de Mende, dame de la baronnie de Clavelier, en Auvergne, veuve d’Héracle de Montboissier ; 2° Béatrix de la Garde, sans doute proche parente de Gaucelin, évêque de Maguelone, l’un des rédacteurs du Parérage.

Il eut, du premier lit :
1° Astorg IX, qui suit,
2° Aldebert, moine de Saint-Gérauld d’Aurillac, prieur d’Ispagnac (1288-1305), destitué pour révolte par l’évêque Guillaume Durand,
3° Marquèze, mariée à Armand, seigneur d’Allègre,
4° Guigone, dame de Clavelier, mariée, en 1270, à Gaston de Saint-Nectaire,
5° Alix, mariée à Bertrand de Cardaillac,

Du deuxième lit :
6° Lambert, pupille en 1271,
7° Guillaume,
8° Isabeau, mariée, avec 15.000 sous tournois de dot, à Moyse de Cayrac, dont le fils, Aubelard reçut donation de son oncle Lambert en 1322.

Astorg VIII eut encore deux enfants naturels : Clarète et Guillaume des Archiers.

X. Astorg IX, baron de Peyre, fit hommage à l ‘évêque en 1304 et 1318, fut convoqué à Montpellier, par Philippe le Bel, pour arbitrer les différends de ce roi avec Boniface VIII, fit opposition au Paréage, fit en 1315 son testament (aux arch. departem. De l’Aveyron. D. 381), ordonnant sa sépulture dans l’église de Frères Mineurs de Marvejols, et faisant des legs à chacun de ses enfants, ses filles avaient 2.000 livres de dot chacune. Il épousa, très jeune, Marguerite de Murat, dame de Chaylane et de Valentine, en Auvergne, fille de Guillaume de Murat, vicomte de Chaylane et dont il eut :
1° Astorg, qui suit,
2° Aldebert, chanoine de Mende, héritier de son oncle Aldebert, évêque de Viviers, seigneur de Marchastel,
3° Ermengarde, qui, en 1319, apporta la vicomté de Chaylane à son mari Guillaume d’Estaing et fut mère de Pierre d’Estaing, évêque de Saint-Flour, archevêque de Bourges, cardinal, mort en 1387 et de Déodat d’Estaing, évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux mort en 1408,
4° Alix, mariée, en 1312 à Bernard de Joyeuse,
5° Marguerite, religieuse aux Chazes
6° Guigone, mariée à Bermond, seigneur du Caylar,
7° Marquèze, mariée à Bertrand d’Anduze, baron de Florac

XI. Astorg X, baron de Peyre, dit Astorget ou Berroerius, fit, en 1316 hommage au baron de Mercoeur pour Thoras, Verdun, Monistrol, Chanaleilles en partie. Il épousa Guérine d’Apchier, fille de Guérin IV et de Marlade de Canillac. En 1308 ladite Guérine était en couches chez son frère au château d’Apichier, et en 1320, elle fonda quatre messes aux Cordeliers de saint-Chély. Leurs enfants furent :
1° Astorg XI, qui suit,
2° Aldebert, prévôt de Mende, seigneur de Marchastel, qui testa en 1361,
3° Guérin, moine mineur, gardien du couvent de Marvejols en 1355,
4° Guigone, mariée, à Lambert de Châteauneuf.

XII. Astorg XI, baron de Peyre, fut héritier de son aïeul et substitué à son père. N'étant que damoiseau il fit hommage à l’évêque en 1327, puis en 1331 et 1332. Il testa en 1350, 1354, 1355 et 1361, et ordonna sa sépulture dans le chœur des Minimes de Marvejols. Il épousa : 1° en 1324, Marquèze de Polignac, fille de Guillaume-Armand, vicomte de Polignac, et de Catherine de Bouzols, 2° en 1328, Guillemette, alias Flandine, fille du comptour d’Apchon, il eut pour enfants :
1° Astorg XII, qui suit,
2° Aldebert qui reçut de son père 300 florins de rente,
3° Alix, dont la dot fut de 4.000 livres.

XIII. Astorg XII, baron de Peyre, damoiseau revendiqua, en 1365 les baronies de Saint-Remeze et d'Allenc tombées en quenouilles. Il céda, en 1366 au cardinal de Canillac, pour 400 livres, ses droits sur les châteaux des Hermaux, de Moriès et de Muret. Il rendit hommage à l'évêque en 1367, fut chambellan du duc d'Anjou. Il testa le 30 mai 1382, faisant héritier son frère Aldebert et lui ordonnant de fonder sur ses terres un monastère de treize Chartreux, clause qui ne fut pas exécutée et lui valut le surnom de "Chartreux".
Il épousa en premières noces, Marguerite de Budos, fille de Bertrand de Budos, chevalier et de Catherine de Baux. Elle testa en 1360, voulant être inhumée dans l'église des Mineurs de Marvejols, au tombeau du chevalier, seigneur de Peyre qu'elle institua son héritier, n'ayant pas d'enfant. Il épousa en secondes noces Maragde de Châteauneuf, dont il n'eut pas non plus de postérité.
Astorg XII eut une fille naturelle : Aigline, légitimée par le pape Clément VI. Elle a épousé en 1382 Guillaume Merle.

Source : Armorial du Gévaudan - Vicomte de Lescure page 138 à 143.

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