Cécile de Provence nait en 1070, elle est la fille du comte de Provence Bertrand II et d'une
certaine Mathilde, dont l'origine est inconnue.
Elle épouse, en 1083, le puissant
vicomte Bernard-Aton IV de Trencavel, à qui elle donnera sept enfants. Son mari élève pour elle le château de Gaïx,
près de Castres, au rang de baronnie.
L’abbaye de Sainte-Marie d’Ardorel fut créée en 1124 sous l’impulsion de Cécile de Provence, femme célèbre pour
sa beauté et très pieuse. Elle favorise l’installation d’un petit groupe de moines venant de la communauté de Cadouin en Dordogne
(communauté cistercienne fondée par Géraud de Sales) dans une combe déserte du causse d’Augmontel, nommée Ardorel qui signifie terre
de labour, à une douzaine de kilomètres de Castres, sur la paroisse de Notre-Dame de Sanguinou, près de Caucalières. Une communauté bénédictine
existait peut-être dès 1114 en cet endroit. L’Abbé Elie, Prieur de Cadouin vient avec douze moines défricher le site et construire une première
chapelle dédiée à la Vierge Marie, selon la règle de Citeaux.
Les seigneurs du Vintrou, d’Hautpoul et de Miraval relevant de la vicomtesse, offrent des terres à la nouvelle abbaye et
des dons nécessaires à l’entretien de l’abbaye. Rapidement, en une quinzaine d’années, l’abbaye possède un rayonnement considérable. Son influence spirituelle
suscite la création de deux autres monastères, Notre dame de Valmagne en 1138 et Saint Sauveur de Sira en 1139. Enfin, en 1162, un troisième
monastère est fondé à Notre-Dame du Jau.
Décédée en 1136, Cécile de Provence est inhumée au prieuré, dans l’église conventuelle. Le tombeau recouvert d’une dalle porte une inscription
en latin : " Que celui qui l’ignore, sache que repose dans ce sarcophage, la très digne Dame Cécile. C’est elle qui a fondé le monastère et ses
dépendances, a doté les frères de ses nombreux terrains en friches et de ses nombreuses terres arables. Par conséquent les moines présents,
et aussi ceux qui leur succéderont, doivent prier pour cette défunte, eux à qui tous ces biens ont été donnés en ce lieu." Cette dalle a été
détruite à la révolution.