Seigneur - Rouergue.
D'argent, à l'arbre de sinople terrassé du même, soutenu par deux lions affrontés de gueules.
Ancienne maison du Rouergue, aujourd'hui éteinte, dont la filiation remonte sans lacune jusqu'en 1209. Elle possédait déjà les terres de
Bessuéjouls et de Gabriac, qu'elle conserva jusqu'à la Révolution.
Nize de Bessuéjouls, chevalier, vivait en 1209.
Les principales alliances de cette famille furent avec les maisons de Montault, Garsabald, d'Esparou, de Balaguier, de Combret, de Sénégra,
de Solages, de Rochemure, du Besset, de Roquemaurel, de Bonnefous-Roquelaure, de Grégoire des Gardies, de Lastic-Saint-Jal, de Garavel-Pelegry,
de Crussol-Saint-Sulpice.
I. Nize de Bessuéjouls, chevalier, seigneur de Bessuéjouls, consentit le 26 mars 1209, au château de Bessuejouls, un bail emphythéotique à Durand
et Guillaume de La Roque, frères, du mas de La Roque, situé dans la paroisse de Saint-Côme-d'Olt, sous la haute juridiction du seigneur de Castelnau. Ce
bail fait à la charge des tenanciers de lui payer cinq sols de cens annuel et une géline à chaque mutation de seigneur ou de tenancier, de payer la taille
de cheval de sept ans pour droit de chevauchée audit seigneur de Castelnau lorsqu'il ira en personne servir le roi à la guerre et cinq sols lorsque
ledit seigneur de Bessuéjouls ne pourra suivre en personne le seigneur de Castelnau, et de faire deux gardes au château de Calmont pour ledit seigneur
de Castelnau lorsque d'armée des anglais au autres ennemis du roi seront sur le pont de Trébolt et non ailleurs, et enfin sous la réserve des
lods et ventes au direct domaine au seigneur de Bessuéjouls et de la haute juridiction du seigneur de Castenau. Acte reçu par Pierre de Crayssac,
notaire d'Entraygues, en présence de noble Gaillard de Bello via, serviteur du seigneur de Bessuéjouls.
Nize de Bessuéjouls eut pour fils, Rostaing, qui suit :
II. Rostaing de Bessuéjouls, seigneur de Bessuéjouls, chevalier céda le 24 août 1261 à Frère Hugues de Vallon, précepteur
de la milice du temple d'Espalion, une terre qu'il possédait au mont Albinhac, dans le domaine du château de Boissojols ainsi que quelques rentes
et reçut en échange un mas situé dans la paroisse de Gabriac et la moitié des dîmes d'icelui.
Par acte solennel passé le lundi de fête de Saint-André, apôtre, 1283, devant Pierre de Saint-Amans, notaire public de Bessuéjoul et de Gabriac
et en présence de la population assemblée, Rostaing de Bessuéjouls, chevalier, affranchi à perpétuité les habitants de Gabriac et de son mandement,
leur donna la liberté et l'immunité, leur remit toute servitudes et services, tailles, questes, expleites et autres prestations qu'ils lui devaient,
les balades, journées de leurs corps et de leurs animaux, sous la réserve de la justice-mère et mixte impère, de toute juridiction et tout cas et tout
évènement, obéissance, sujétion et fidélité et 15 francs en monnaye de Rodez de rente annuelle payable dans l'octave de la fête de Saint André, et autres
15 francs que les habitants seraient tenus de payer au seigneur dans chacun de quatre cas.
Cet acte d'affranchissement fut confirmé le 19 mai 1402 devant Pierre Lappara, licenciè-ès-droit, juge du château de Bessuéjouls et de Gabriac,
arrière-petit-fils de Rostaing.
Rostaing de Bessuéjouls avait épousé Hélix de Montaud dont les frères Géraud et Vivien de Montaud étaient chanoines de la cathédrale de Rodez.
En 1246, Rostaing de Bessuéjouls participe à la 6ème Croisade.
Il testa le 28 mai 1298 devant Hugues Pradeilhes, notaire public de Rodez et fut inhumé dans le cloître de l'abbaye de Bonneval après avoir fait un
grand nombre de legs aux églises du pays, à ses enfants, à Bertrand de Bolluvisu, son familier, fils de Pierre Bertrandi, chevalier et institué pour
héritier son fils Gui. Ledit acte passé devant Bertrand d'Esparou, Adhémar
de Sotlages, chevaliers et de P. de Sotlage, damoiseau.
Hélix de Montaux survécu à son mari et fit ses dernières dispositions le 15 septembre 1300, dotant partiellement plusieurs églises et légant à
ses enfants qui sont notés dans l'ordre :
III. Gui de Bessuéjouls, damoiseau, seigneur de Bessuéjouls et de Gabriac épousa
Aigline de Balaguier, soeur d'Hugues,
seigneur de La Capelle qui fut constituée de 16.000 sous tournois. Il testa au château de Bessuéjouls, le mardi de la fête de la Saint-Jacques,
apôtre, l'an 1314, et ne vivait plus le 5 août 1314, comme on le voit dans un inventaire des effets laissé par lui et qui furent remis ledit jour
à sa veuve. Lesdits effets consistaient entre autre en une cotte, un camail et quatre gorgerins de maille, un chapeau de fer, une paire de gants
de fer, un pourpoint de sendal vermeil, quatre arbalètes à croc, une masse de fer, un esponton, un gorgerin pavoisé de bougran, une selle
neuve, deux destriers, un armet de fer etc...
Il avait eu de son mariage plusieurs enfants dont certains étaient encore mineurs à sa mort et qu'il laissa sous la tutelle
d'Hugues de Balaguier,
D'ozly de Beaufort, d'Astorg Audoyn, et de Pierre de Solage, damoiseaux, à savoir :
IV. Nize II de Bessuéjouls, seigneur de Besséjouls, damoiseau, reçu aveu et dénombrement, en 1326 de Pierre de Solages,
assisté de Guillaume, son fils, pour les biens qu'il tenaient de lui et de leurs prédécesseurs avaient pareillement tenu, dans la paroisse,
mandement, honneur et district dudit château, reconnaissant que la justice haute doit être rendue par le seigneur de Besséjouls et les amendes
partagées entre ce dernier et les déclarants à parts égales. On vit renouveler de son temps un de ces exemple de généreuse assistance que se
donnaient assez souvent être les gentilshommes d'un même pays.
Un mariage avantageux se présentait pour Dauphine de Besséjouls, sœur de Nize, mais la disproportion des fortunes en retardait l'accomplissement.
Un grand nombre de gentilshommes de la province, informés de cet état de chose se réunirent en 1328, et prirent l'engagement par un acte
authentique, de fournir ce qui serait nécessaire à l'établissement de la jeune demoiselle. La dot fut formée, remise à Nize de Bessuéjouls
qui conclut en effet le mariage projeté.
Le même embarras s'offrit un peu plus tard, en 1336, pour Gaillarde, autre sœur de Nize et fut levé par la même généreuse assistance de la
noblesse du pays.
L'an 1343, et le mercredi après la fête de Saint Barthélémi, Nize de Bessuéjouls, fit réclamer auprès de Raymond Cuenhe, bailli royal de La-
Roque-Valzergue, la remise de Raymond Guillermi, de Palmas, arrêté par ordre du sénéchal de Rouergue et détenu prisonnier au château de la Roque
comme prévenu de la mort de Pierre Albiac, tué à Gabriac, où le seigneur de Bessuéjouls avait toute juridiction. Le bailli royal, après avoir
fait amener devant lui le prisonnier par Jean de Contedo, châtelain de la place, et y ayant constaté qu'il n'y avait point de cas royaux le
remit au bailli de Gabriac pour en faire bonne justice.
Nize II de Bessuéjouls avait épousé Indie de Combret de Broquiès qui fut constituée de 1500 livres.
Il testa le 14 août 1348 devant
l'église Saint-Pierre de Bessuéjouls, fit beaucoup de legs pieux, donna à sa femme la moitié de sa terre de Gabriac et nomma pour son héritier
universel Gui, son fils aîné. Il laissa en outre :
V. Gui II de Bessuéjouls, chevalier, seigneur de Bessuéjouls et de Gabriac, prit alliance le 28 janvier 1362, au
château de Gozon devant Pierre de Garico, notaire, avec Méralde de Sénégra, fille de noble Raymond de Sénégra, assistée de Pierre de Sénégra,
seigneur d'Avene, au diocèse de Béziers, son frère, lequel constitua en dot à sa soeur 1.560 d'or, bons et de bon poids.
Dans le montre de messire Gui, seigneur de Sévérac, chevalier banneret et de trois autres chevaliers et de seize écuyers de sa compagnie, à lui
donnés par monseigneur le duc d'Anjou pour servir le roi ès-guerres de Gascogne, reçu à Saint-Affrique le 2 octobre 1639, Gui de Bessuéjouls
figure au nombre desdits chevaliers.
Le 5 novembre 1373, il fit hommage dans la ville de Rodez à Jean, par la grâce de Dieu, comte d'Armagnac, etc... pour ce qu'il tenait de lui en
franc fief et libre, savoir : l'affar de Comnhac, situé dans le mandement du château de Brandon, tout ce qu'il possédait en toute juridiction
au mas de Vors, la moitié par indivis avec le seigneur comte, du territoire de Fayamayra, situé dans les appartenances du château de Brandon et
pour les mas de Maroquies dependant du même château.
Le 15 juin 1375, Pierre Buffier, bachelier ès-lois, juge des montagnes de Rouergue rendit une sentence pour égrège seigneur Jean, comte d'Armagnac
tenant ses assises au château de La-Roque-Valsergues, par laquelle il fut fait défenses à Guillaume Albaret, bailli dudit château de tenir ses
audiences à Gabriac contre l'usage et la forme antiques, au préjudice dudit seigneur qui avait toute juridiction en ce lieu.
Le 23 mars 1397, Gui du Pont, marchand d'Espalion lui rendit hommage avec le cérémonial d'usage pour le mas de la Bastizio situé dans la paroisse
de Gabriac qu'il tenait de lui en franc fief libre et honorable. Dans cet acte, Gui de Bessuéjouls est qualifié noble et puissant homme.
On trouve dans les archives de cette maison un très grand nombre de reconnaissances féodales consenties à Gui de Bessuéjouls depuis le 7 mars 1370
jusqu'au 19 février 1391, époque présumée de sa mort, par ses vassaux pour les héritages qu'ils tenaient de lui en emphytéose sous diverses
redevances.
Maralde de Sénégra testa le 14 janvier 1403 laissant de son mariage :
VI. Nize III de Bessuéjouls, seigneur de Bessuéjouls et de Gabriac, épousa par contrat du 2 février 1396,
Aigline de Chambon, fille de noble Etienne de Chambon, seigneur de Chambon et de Bracon, en la paroisse de Pauliac
d'Auvergne, assistée de noble Etienne Ratier, seigneur de Royer, laquelle se constitua une dot de 1.500 florins d'or et ses habits nuptiaux.
Il rendit hommage, le 14 août 1406 à Bernard, comte d'Armagnac et de Rodez pour le château de Bessuéjouls et le lieu
de Gabriac avec leurs appartenances.
Le 23 juin 1407, il accorda aux habitants de Cordonac de mener paître leurs animaux dans sa borie de Mas-Roquier.
Nize III de Bessuéjouls eut pour enfants :
VII. Nize III de Bessuéjouls, seigneur de Bessuéjouls et de Gabriac, épousa au château de Tholet, le 10 janvier 1459,
Marguerite de Sotltages, fille de feu Jean de Sotlages, chevalier, seigneur de Tholet, de Ceyrac, de Vines, etc..., assistée de Jean de Sotlages le
jeune, son frère, seigneur de Castelanu-Peyralès qui lui constitua une dot de 2.000 francs or, divers habits nuptiaux entre autres, deux houppelandes
de drap, l'une à figures fourrée de peaux grises, l'autre écarlate fourrée de vair ainsi que tout ce qu'il possédait dans les mandements de Gabriac
et de Bessuéjouls que ses prédécesseurs tenaient à hommage du seigneur de Bessuéjouls.
Pons testa le 13 juin 1475 laissant de son mariage :
VIII. Antoine de Bessuéjouls, écuyer, s'allia le 4 septembre 1480
à Jeanne de Rochemure, fille de noble Jacques de Rochemure, seigneur
de Rochemure et du Besset, et de noble Eralthe Merle.
27 août 1496, Charles d'Arzac, seigneur du Caylar lui vendit tous les droits fiefs et rentes qu'il avait au château de Brussac avec toute juridiction
moyenne et basse jusqu'à 60 sous pour la somme de 700 livres tournois.
Sa femme fit sont testament le 14 juin 1539 au château de Bessuéjouls. Elle avait eu de son mariage :
IX. Gaspard de Bessuéjouls, seigneur de Bessuéjouls et de Gabriac, s'allia par contrat du 13 septembre 1528
à Margueritte de Roquemaurel, fille de noble, Pierre de Roquemaurel et d'Albiac en Quercy. Dans ce contra passé au château d'Estaing, il est dit que le seigneur de
Roquemaurel constitue en dot à sa fille 2.500 livres et promet de l'accouter de quatre robes dont deux de velour une de satin et l'autre de damas avec
chaperons et autres ajustements nécessaires.
Le 13 juin 1538, Gapard de Bessuéjouls vendit à François de Solages, seigneur de Tholet la place et seigeurie de Gabriac avec toute justice pour le
prix de 2.000 francs avec pacte de rachat pour quatorze ans, et en effet cette terre revint dans la maison de Bessuéjouls le 31 mai 1552.
Le 14 mai 1552, Gaspard de Bessuéjouls vendit à Guillaume Ambecy, docteur-ès-droit, lieutenant-général en la sénéchaussée de Rouergue, la métairie de
Maroquié près de Bozouls laquelle était frache et noble, exempte de tailles et subsides et seulement tenue en fief et hommage sous la juriction du
comte de Rodez. Dans le préambule de l'acte de vente, Gaspard expose les motifs qui l'ont forcés à aliéner une partie de ses biens : Il avait été dans
l'obligation d'acquiter des legs pieux de ses parents, leurs dettes et payer les dots de ses deux soeurs. Pour y satisfaire, il avait été contraint
d'aliéner sa terre de Gabriac, quayant eu huit enfants de son mariage, il avait beaucoup dépensé pour les entretenir selon leur état de noblesse et comme
ont accoutumé d'être entretenus les enfants et filles de la maison de Bessuéjouls qui est obligée de soy montrer et armer pour faire le service du roi
au ban et arrière-ban, qu'enfin du produit de la vente de sa terre de Maroquié, il était dans l'intention d'opérer le retrait de la place de Gabriac.
Les huit enfants de Gaspard de Bessuéjous étaient :
Sources : Jouglas de Morenas. Grand armorial de France. Tome n° 2, page 109.
Borel d'Hauterive - Armes dessinées au Musée de Versailles. Textes extraits des Annuaires de M. Borel d'Hauterive (1843 - 1930).
France - 662 pages.
Hippolyte de Barrau - Documents historiques et généalogiques sur les familles et les hommes remarquables du Rouergue. Rodez 1853 - Tome II -
pages 459 à 467.