..... | Chirac |
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Présentation - Blason - Carte de Cassini - Média - Individus
Après un temps de prospérité pendant la première moitié du XIVe siècle, Chirac allait connaître des temps plus difficiles.
En 1337 débute la Guerre de 100 ans.
En 1342 , le roi Philippe VI de Valois ordonne la réparation des remparts de villes royales dont Marvejols et Chirac.
Le fléau de la peste noire, calamité qui avait disparu depuis le VIIe siècle refait des ravages. Venue des steppes d'Asie par les comptoirs marchands
de Gène et de Marseille, cette catastrophe s'abatit sur la région et désorganisa et intrrompit toute activité tant économique de sociale.
La ville de Chirac fut durement touchée, la mortalité frisant parfois 80% de la population. Chirac ne se relèvera jamais de cette hécatombe de
population.
A partir de 1360, suite à la signature du traité
de Brétigny, le Gévaudan est exposé aux grands méfaits des Grandes Compagnies qui refusent de désarmer. En effet, par ce traité,
le Rouerge, limitrophe du Gévaudan, est cédé au roi d'Angleterre. Les Routiers et malandrins allaient ainsi écrire un autre épisode de la Guerre
de 100 ans.
En 1361, le monastère de Chirac fut pillé et les maisons des alentours incendies. A Chirac, les récoltes furent brulées ainsi que les église Saint-Jean,
Saint-Romain et Saint-Sauveur de la Tourette. Pendant plusieurs jours, la ville connut des massacres.
En 1362, les Anglais, les routiers et les malandrins s'unissent pour combattre aux côtés de Seguin de Badefol et Berdugat d'Albret. Les habitants de
Marvelols et de Chirac s'unirent et battirent les agresseurs en un lieu dénommé depuis "Cimetière des Anglais". Une croix érigée en 1701, conserve encore le
nom de "Croix des Anglais".
Source : "Pages incontournables de l'histoire de Chirac" - Jean-Paul et Michel Mazot - Société des Lettres Sciences et Arts de la Lozère -
septembre 2017.
Le mandement de Chirac est composé de la ville fortifiée et des faubourgs, ainsi que du pays environnant constitué de plusieurs « mansos ».
En la ville même, 85 chefs de famille ont été identifiés en 1402.
Cela nous donne une population d'environ 450 âmes au minimum. Encore convient-il d'ajouter les membres de la noblesse locale, qui sont réunis,
en ce début du XVe siècle, dans trois familles : les Bonas, les Chirac, scindés en deux branches distinctes, et les Cayres.
Le clergé implanté en cette ville est important et augmente d'autant le nombre d'habitants du lieu. En 1528, il est composé de 38
ecclésiastiques. A ces ecclésiastiques de la « communauté des prêtres » de la ville, il conviendrait d'ajouter les clercs qui les assistaient,
mais aussi les desservants de l'hôpital de Chirac, qui relevaient de la domerie d' Aubrac.
Ainsi peut-on considérer que la population du bourg, roturiers, nobles et ecclésiastiques compris, était d'au moins 500 âmes.
Le terroir chiracois compte au moins 14 mansos, à savoir : Altayrac, Boscos, Crozier, Crupsoles, Fabrèges, Massibert, Pratbinals, Ras, Regordel,
Salses, Serre, La Vallette, Les Violes, Volmanières. Encore faut- il préciser que trois autres lieux sont parfois nommés « terroirs », et
parfois mansos : Le Besset, La Chazette, Redondes ; sans savoir si ces lieux correspondent à de simples appellations de terroir ou à des unités
d'exploitation supportant des habitations. La population de ces mansos a été évaluée à 200 âmes.
Chirac, modeste bourgade d'environ 700 habitants, fut au Moyen-Âge la seconde ville royale du Gévaudan. Elle était administrée par un syndicat
général dont l'élection offre l'exemple d'une apparente démocratie. Toutefois, dans les faits, les femmes sont exclues de l'assemblée générale
chargée d'élire les syndics, et une oligarchie composée de juristes et de marchands monopolise la majorité des sièges de syndics et de
conseillers, livrant ainsi le pouvoir municipal à la bourgeoisie.
Ce syndicat est antérieur à la peste noire, puisque Jehan Chabbert était syndic de la ville en cette sombre année 1348, mais il est impossible
de dire à quelle époque il fut institué. Tout au plus est-il fait référence dans les procès-verbaux à l'aspect coutumier, et par conséquent
incontestable, du droit que les Chiracois avaient d'élire leurs syndics.
L'autorisation de "faire instituer, contribuer, élire créer et nommer" les nouveaux syndics était obtenue auprès du sénéchal de Nîmes et Beaucaire.
L'assemblée se réunissait alors soit dans l'église Saint-Jean ou Saint-Romain ou sur la place. Elle était composée des hommes majeurs et famés à
l'exception de la noblesse et des prètres. Les femmes, même chef de famille et étaient exclues.
Les syndics, assistés de quatre conseillers étaient les garants de la sécurité, ils intervenaient en matière financière, judiciare et sociale. Ils
géraient ainsi un bureau de charité de la ville.
Au cours des décénies suivantes, le syndicat évoluera en consulat. Les deux consuls étaient élus à chaque fête de la Toussaint. Il n'y eut jamais
d'accros avec le pouvoir royal. Chirac avait obtenu en mars 1481, par lettres patentes du roi Louis XI confirmation de l'octroi fait aux habitants
de Marvejols, Chirac et Grèzes qu'ils ne pourraient jamais être séparés de la couronne ni aliénés par elle.
Source :
Philippe Maurice - "Un exemple d'organisation municipale au XVe siècle : le syndicat de Chirac" - Annales du Midi revue de la France méridionale - Tome 105 n° 202
- 2e trimestre 1993.
Source : "Pages incontournables de l'histoire de Chirac" - Jean-Paul et Michel Mazot - Société des Lettres Sciences et Arts de la Lozère -
septembre 2017.
Le 11 avril 1373, Marlalde de Montferrand, veuve de noble Lordet de Chirac, seigneur de Cassanhol, rédige son testament
en faveur de noble Albert de Cayres, seigneur d'Entraygues en Vivarais. Par cet acte, les seigneurs d'Entraygues deviennet coseigneurs de Chirac.
En 1640, le roi de France qui jusque là faisait valoir ses droits par les ballis ou lieutenants royaux céda à Jacques de Launay,
baron d'Entraygues en Vivarais, gouverneur de Marvejols, la terre de Chirac.
Ceci en récompense de services rendus à la couronne et donc tombaient dans son escarcelle l'adjudication de la justice haute, moyenne et basse, les
droits seigneuriaux, les fossés, les murailles. En fait toute la seigneurie de Chirac paroisse et mandement. Il s'établit à Chirac dans la tour qui porte
encore son nom.
Contrairement à l'administration assez lâche des anciens baillis, Jacques de Launay met en oeuvre une juridiction tracassière surtout orientée vers
ses propres intérêts. Cette situation s'avère très vite insupportable. Les dépouillements, mesures vexatoires, l'augmentation disproportionnée des
censives conduiront les élus à demander le 29 mars 1644 la réintégration de Chirac dans le domaine royal. Cette demande fut acceptée à la condition
de rembourser au baron d'Entraygues le prix de l'adjudication augmenté de "frais loyaux couts".
Le 19 mars 1762, le roi Louis XV cède au comte d'Eu, en échange de la principauté bourgignone de Dombes le comté de Dreu et "autres objets" dont
Chirac faisait partie.
Le comte d'Eu souhaitant tirer profit de ses nouvelles terres les vendit à messire Guillaume Perrier, membre de son conseil et ancien capitoul de
Toulouse. Ce dernier voulut prendre possession des jardins qui entourraient les fossés de Chirac. Ne pouvant expulser les locataires des ces
terrains, il leur imposa le paiement d'une rente en grain. Les tenanciers refusèrent de payer et le conflit n'était pas réglé au début de la
Révolution.
Source : "Pages incontournables de l'histoire de Chirac" - Jean-Paul et Michel Mazot - Société des Lettres Sciences et Arts de la Lozère -
septembre 2017.
En réaction à un catholicisme décadant, la Réforme qui se développa en France au début du XVe siècle opposa les catholiques
et les protestants dans une dramatique guerre civile. Alors que les Cévennes étaient des terres favorables à la Réforme, le haut Gévaudan, se
montra, lui, hostile à la Réforme.
Cependant, un îlot autour de Marvejols, Chirac et Saint-Léger de Peyre fut favorable aux idées de la Réforme. Ces terres royales, dégagées de
l'autorité temporelle de l'évêque de Mende devenaient perméables aux idées nouvelles. Cette situation fut favorisée car les barons de Peyre avaient
rejoints la religion réformée.
Antoine Bourzès, né à Chirac, seigneur des Ressenades, bourgeois, commerçant drapier était devenu calviniste. Arrêté dans la région d'Uzès, il est
soupçonné d'avoir semé le désordre. Accusé les larcins, sacrilèges, pilleries et volleries, il est jugé le 17 février 1554 à Nîmes, comdanné à la
peine capitale, il est exécuté pour fait de religion. Source : Roger de Saboulin - "A Maruejols en Gévaudan depuis l'hérésie jusqu'à la peste".
C'est à partir du massacre de Vassy le 1er mars
1562 qu'éclatent les guerres de religion.
Le 1er août 1562, le capitaine de Trélans repousse les protestants et les hommes du baron d'
Anduze qui s'étaient avant cela emparé de Mende et de Quézac.
Le nouvel assaut donné le 24 août avec le renfort des troupes du baron de Peyre soutenues par les protestants de Marvejols produit un carnage :
églises brûlées, fortifications rasées. Il y a une centaine de victimes dont une trentaine de prètres et de religieux.
Le 25 août 1572 le baron Astorg de Peyre est une des victime de
la Saint-Barthélémy. Sa veuve, Marie de
Crussols folle de douleur et de rage lance son régisseur: Mathieu
Merle dans une sanglante épopée vengeresse.
En 1557, Mathieu Merle, "le Fléau du Gévaudan" démantelle la ville de Chirac, assigège Le Regourdel, met le feu au village et
fait massacrer les habitants.
En 1586, les Chiracois se joignent aux troupes catholique du baron Saint-Vidal, gouverneur du Gévaudan et participent au démantellement de Marvejols.
Les familles protestantes de Chirac sont inquiétées. Des protestants notoires sont massacrés : Gabriel Roujon, Jean Chauvet, Raymond Itier, Jean
Blaye, le capitaine Vachery.
En décembre 1587 les protestants font un retour offensif. Avec 400 arquebusiers et 100 hommes à cheval, ils forcent les portes
de Chirac. Il n'y resteront que jusqu'au 23 mars 1588. Ils quittent la ville à la suite d'une tractation obscure.
Le roi Henri III salue
en 1589, dans une lettre, la reprise de Chirac par les catholiques.
A la fin du XVIe siècle, Chirac est une ville exange, ruinée et sans défense. Le Prieuré Saint-Sauveur qui est désormais sous des Jésuites de Rodez
est en ruine et toute discipline régulière est abolie, il ne reste qu'un seul moine sur les douze présents au pararavent.
L'édit de Nantes promulgué
par Henri IV en 1598 rétablit la paix religieuse. Dans les
cahiers de doléances les protestants demandèrent à exercer leur culte dans cinq lieux où leur pratique était coutumière. Les commissaires
royaux n'accordèrent que Marvejols et Saint-Léger de Peyre. Chirac fut
remis aux catholiques.
Le 26 août 1602,, le recteur des Jésuites de Rodez écrit au
pape Clément VIII pour attirer son attention sur les paroisses du monastère
Saint-Sauveur. Celle de Chirac est ruinée et le culte n'y est plus célébré.
Par acte du 23 février 1612, passé devant maître Dieulofès, notaire de Chirac, Antoine Clavel, prieur de saint-Bonnet de Chirac fait un don pour réparer
les églises. Les travaux importants seront réalisés par Jacques Potot, maçon de Chirac aidé par son frère Jehan, habitant de Mende pour une somme
de 3.200 livres.
Le 23 mai 1666, le père Applolinaire, supérieur de la mission royale des capucins de Marvejols reçoit dans l'église de Chirac, en présence de cinq
cents personne, l'abjuration d'Isabeau Molines, veuve de Pierre Boyer ainsi que de sa fille.
La révocation de l'édit de Nantes, le 18 octobre 1685, décide les derniers hésitants à choisir l'abjuration plutôt que l'exil. Mais des mesures
vexatoires impactent les nouveaux convertis. Une lettre de Lamoignon, datée de Nîmes le 19 décembre 1689, ordonne à ceux de la paroisse de Chirac
de fornir à Marvejols 400 quintaux de foin.
Source : "Pages incontournables de l'histoire de Chirac" - Jean-Paul et Michel Mazot - Société des Lettres Sciences et Arts de la Lozère -
septembre 2017.