Seigneur de Thémines, Sénergues et Albiac - Quercy et Rouergue.
D'azur à trois rocs d'échiquier d'or, au chef d'argent chargé d'un lévrier courant de sable passant.
La maison de Roquemaurel apparût en Quercy dès le début du 14ème siècle avec la seigneurie de Thémines, toutefois l’installation
effective fut réalisée par Béthon de Roquemaurel qui acquit en 1416 le château de Thémines et des territoires en dépendant, trois de ses frères
furent abbé, moines ou prieurs en Quercy. Ses successeurs résidèrent en Quercy, à Albiac et Thémines puis à Gaillac. Roquemaurel n’était habité
qu’occasionnellement par la famille de Roquemaurel, toutefois des cadets résidaient en Carladès.
VI. Béthon de Roquemaurel, chevalier, seigneur de Roquemaurel et de Thémines.
Béthon de Roquemaurel naquit vers 1382, il fut viguier de Figeac, chambellan des rois Charles VI et Charles VII, sénéchal du comté de Rodez,
il fut qualifié de haut et puissant seigneur.
Il épousa, par contrat du 28 octobre 1407, Aldine de Vernhes, fille de Rigal
de Vernhes, baron de Castelmary, et d’Irlande de Castelmary.
La maison de Vernhes avait hérité des biens de la puissante maison de Castelmary par le mariage de Rigal de Vernhes avec Irlande de Castelmary,
fille et héritière de Robert IV, baron de Castelmary et de Maralde de Caylus.
Pierre de Vernhes, frère d’Aldine, avait épousé Catherine de Calmont,
d’une grande maison du Rouergue. L’alliance de Béthon de Roquemaurel avec Aldine de Vernhes amenait des liens avec ces grandes maisons.
En 1407, Béthon de Roquemaurel acheta à Jacques de La Vie, vicomte de Villemur, baron de Calvinet, tous les droits de juridiction qu’il possédait
en justice haute et moyenne sur le château de Roquemaurel et ses dépendances, sous la réserve de foi et hommage, Béthon de Roquemaurel acheta
également divers cens et rentes.
Béthon de Roquemaurel devint ainsi seul seigneur haut justicier de Roquemaurel ; Jacques de La Vie vendit Calvinet au duc de Bourbon vers 1433, les hommages de Roquemaurel furent donc rendus aux ducs de Bourbon à partir de cette date.
On verra qu’en 1441 « la tour » de Roquemaurel était indivis entre le seigneur de Roquemaurel, le seigneur de Sénezergues et Hugues de Gausserand,
seigneur de la Mothe.
Béthon de Roquemaurel, chevalier, seigneur de Roquemaurel apparaît comme viguier de Figeac à partir du 4 janvier 1411, il reçut à ce titre, le 6
juillet 1411, le serment des consuls de Figeac, comme il doit être fait « in novitate » du viguier. Il apparaît comme viguier de Figeac dans
des actes de 1412 à 1418, puis le 15 mars 1424. Il conserva cette fonction au moins jusqu’en 1428.
Béthon de Roquemaurel, viguier de Figeac, apparaît plusieurs fois dans l’histoire du Quercy pendant cette période :
En 1424 les trois Etats du Quercy s’assemblèrent afin de convenir avec les Anglais d’une trêve pour toutes les places qu’ils occupaient dans
la province. Il se trouva dans cette assemblée les seigneurs de Puycornet et de Saint-Sulpice, Béton de Roquemaurel, viguier de Figeac, et des
députés de Cahors, de Montauban et de Moissac. Par la suite, la veille de la Pentecôte 1424, le capitaine anglais, Beauchamp, vint à Domme à
la tête d’un corps nombreux d’Anglais, dans la presqu’île de Cessac. La ville de Cahors qui se crut menacée d’un siège, appela pour la défendre
Jean de Puycornet, Ricard de Gourdon, etc., les Anglais mirent le pays à feu et à sang. La ville de Cahors qui avait cru l’occasion favorable
pour enlever Cessac aux Anglais avait appelé dans ses murs le sénéchal de Quercy, les seigneurs de Nègrepelisse et de Puycornet avec
Béton de Roquemaurel, viguier de Figeac.
Le 29 août 1414, Béthon de Roquemaurel, seigneur de Roquemaurel, nomma ses procureurs pour lever ses revenus, etc. : Bégon de Roquemaurel,
abbé de Figeac, Aymeric de Roquemaurel, moines, ses frères, etc. ; on cite en 1415 la main levée à noble Béthon de Roquemaurel, seigneur du dit
lieu pour les paysans de la Pinquerie (la Pinquierie), au sujet de la justice de Roquemaurel.
Béthon, seigneur de Roquemaurel, suivit le comte d’Armagnac, Bernard VII, à Paris, et fut employé à la garde de cette ville, ayant trente écuyers
sous ses ordres. Il y donna quittance de ses gages le 14 mars 1415.
Béthon de Roquemaurel est cité comme chambellan du roi Charles
VI le 18 août 1413. Béthon de Roquemaurel, par ses liens avec la maison
d’Armagnac, qui avait succédé à la maison de Rodez, au comté de Rodez, était du parti Armagnac. Ceci lui valut très certainement d’être en faveur
à la cour à cette époque.
Béthon de Roquemaurel apparaît comme chambellan du roi Charles VI en 1416 et 1417 puis comme chambellan du
roi Charles VII à partir de 1424, puis dans divers actes de
1425 et 1426.
Le 5 mai 1416 il reçut une reconnaissance de dette de noble Olric Gausserand, à cause de noble Bertrande Gausserand, sa mère ; le 29 juin il
était en litige avec Raymond Gausserand, car la moitié de la dot de sa mère n’avait pas été payée, des arbitres furent nommés dont Bégon de
Roquemaurel, abbé de Figeac et Aymeric de Roquemaurel, prieur de Saint-Félix.
Il acheta, le 15 novembre 1416, le château de Thémines et des territoires, à noble Alziac (alias Elzéar) d’Aigrefeuille, seigneur de Gramat et de
Loubressac, au prix de 700 livres ; ce jour là Béthon de Roquemaurel fit une promesse de revente de Thémines et le lendemain pour tout.
Le partage des biens de Béthon de Roquemaurel entre ses fils Aymeric et Bégon fait apparaître que les territoires comprenaient Albiac, Bèdes,
Scelles, etc.
Bétho de Rocamaurel est cité en 1419 comme mari d’Alta, fille de Rigal de Vernhes, seigneur de Castelmary, dans le testament de ce dernier qui
avait épousé en secondes noces Hélix de Montaut.
Le 4 mars 1420 Béto de Roquemaurel, chevalier, sénéchal de Rodez, donna quittance à Macé Héron, trésorier des guerres, pour ses gages de service
en compagnie de Bernard d’Armagnac « escriptz soubz mon seel en témoin de ce », le sceau est décrit « écu au roc, au chef chargé d’un lévrier
courant ; penché, timbré d’un heaume de profil, cimé d’un tortil et d’une tête de lévrier ; champ festonné, les lobes occupés par des fleurettes
. »
Le 4 juillet 1420 noble Béthon, seigneur de Roquemaurel, chevalier, se porta caution sous peine de 1.000 livres, dans l’acte d’union du prieuré
de Pojolar à celui de Lissac. Fine de Roquemaurel, prieure de Lissac avait promis à Déodat de Barasc, chevalier, seigneur de Béduer, de lui rendre
Pojolar si elle ne pouvait en faire approuver l’annexion à Lissac par l’abbé de Citeaux et par le Pape ; elle avait promis de donner deux ou trois
cautions, Béthon de Roquemaurel fut une de ces cautions.
Béthon de Roquemaurel rendit hommage au roi Charles VII, le 26 septembre 1425, pour « son chastel de Thémines, ses dépendances et appartenances
qu’il tient de Sa Majesté. » Nous avons vu que Jean II et Jean III étaient qualifiés de seigneurs de Thémines, Béthon de Roquemaurel ayant
acquis le château de Thémines et des territoires devint le seigneur principal de Thémines, il avait les deux tiers des droits sur Thémines, son
fils Bégon de Roquemaurel avait les deux tiers de la juridiction de Thémines en 1461.
Béthon de Roquemaurel, chevalier, était en 1424 sénéchal du comté de Rodez et des montagnes du Rouergue ; il reçut des gages, 123 livres, 6 sols,
8 deniers, pour la période du 8 mars 1424 au 11 décembre 1424, date à laquelle il fut remplacé. Le texte de ce paiement est : « A mon Beto de
Roquemaurel, cavaler, senescale de la comtat de Rodez et Montanhas de Rouhergue, loquel font instituit en lade serres-calia lo XVIII jorn de mars
en l’an M IIII° et XIIII°, aussi quant appaspar lettros de mondit senhor, lo comte donadas à la ytha en Jordan son sagel pendet. » Il fut à
la même époque capitaine de la capitainerie de Rodelle (en Rouergue.)
En 1427, Bonne de Berry, comtesse d’Armagnac, veuve de Bernard VII d’Armagnac, (qui avait été massacré à Paris, le 12 juin 1418, par les
Bourguignons) fit don à noble Béthon de Roquemaurel, du droit de guet et de garde que les habitants des villages del Puech et
de Cambes (ou de Chambes , seraient tenus de faire de nuit au château de Roquemaurel, en considération de ses services. Ce droit donna naissance à
un procès entre les seigneurs de Roquemaurel et le pouvoir fiscal, l’avantage resta au seigneur.
Béthon de Roquemaurel testa le 31 juillet 1427, instituant pour héritier Aymeric de Roquemaurel, son fils aîné ; il fit plusieurs légats à ses
frères et sœurs : Bégon, abbé du monastère de Figeac ; Aymeric, prieur de Villefranche, Jean, prieur de Cardaillac, Raymond, Hélène, prieure de
Saint-Projet, Fine, prieure de Lissac, Louise et Galiane.
Il bailla deux cazals à Guillaume de Lavernhe en 1428, le 9 décembre de la même année il fut témoin au contrat de mariage de Rose de
Carmaing.
C'est vraisemblablement Béthon de Roquemaurel qui construisit le château neuf de Roquemaurel, contre le cazelvieil qui avait été agrandi au
14ème siècle.
Béthon de Roquemaurel mourut avant 1433, date à laquelle Aymeric de Roquemaurel, son fils était sous la tutelle de Jean de Roquemaurel, prieur
de Corn.
Aldine de Vernhes, veuve de Béthon de Roquemaurel, fit en 1456 son testament, nommant héritier, Aymeric, son fils aîné, et fit des légats à
ses autres enfants.
Béthon de Roquemaurel et Aldine de Vernhes eurent au moins dix enfants :
VII. Aymeric de Roquemaurel,, chevalier, seigneur de Roquemaurel et d’Albiac.
Né vers 1415, il était en 1433 sous la tutelle de son oncle Jean de Roquemaurel, prieur de Corn, qui fut présent, à cette date, à plusieurs
investitures.
Aymeric de Roquemaurel eut, en 1436, des difficultés avec la prieure des Fieux, Marguerite de Vayrac. Celle-ci soutenait que Barascon de Thémines
avait donné à sa maison de l’ordre des hospitaliers de Saint-Jean, la moitié du lieu d’Albiac. Il y eut transaction (arrangement) jusqu’à la
Révolution, le prieuré des Fieux puis le prieuré de l’Hôpital Beaulieu auquel il fut cédé au début du 17ème siècle perçurent une certaine quantité
de rentes sur cette paroisse.
Aymeric de Roquemaurel épousa, par contrat en 1439, Catherine de Barasc, fille de
Déodat de Barasc, chevalier, seigneur de Béduer, et d’Antonia de Gimel [101] ; noble et puissante Madeleine, fille de Déodat de Barasc, écuyer,
seigneur de Béduer, mentionnait, le 27 septembre 1439, que sa sœur Catherine de Barasc avait épousé Aymeric de Roquemaurel et que la dot était de
1.100 florins. La mariée appartenait à une grande maison du Quercy qui tenait la baronnie de Béduer.
Il reçut quatre reconnaissances les 15 et 18 novembre 1440 pour des terres à Sénergues : un pré et un bois appelé Cambourset, par Jean Bosc, de
Daze ; quatre pièces de terre, maison, jardin au village de Lavernhe, par Pierre Bouyssou ; le village de Lavernhe, par Guillaume et Michèle de
Lavernhe ; la moitié de l’affar del Perié, par Hugues Serieys, Pierre de Lagarrigue et Pierre Peyro.
Il apparaît en 1440 dans une reconnaissance par les paysans d’Anglars, de l’affar de la Pendarie, près d’Anglars (Sénergues), sur lequel les
seigneurs de Roquemaurel ont haute, moyenne et basse justice.
C’est très probablement lui qui est cité dans l’hommage et le dénombrement d’Hugues de Gausserand, seigneur de la Mothe, au duc de Bourbon,
baron de Calvinet, en 1441. Cet hommage mentionne entre autres : « plus sa part de la tour de Roquemaurel par indivis avec le seigneur dudit
Roquemaurel et le seigneur de Sénezergues. »
Aymeric de Roquemaurel est inscrit sur l’Armorial manuscrit du temps du roi Charles VII, daté de 1450, comme Mérigot de Roquemaurel, armes :
« D’azur, à trois rocs d’or, au chef d’argent, au lévrier courant de sable.» Cimier : Tête et col de lion. Cri : Roquemaurel !
Noble Aymeric de Roquemaurel, seigneur du château de Roquemaurel est cité le 14 mars 1452 dans l’acte d’acquisition du manse de Lausoinia.
Aymeric de Roquemaurel, seigneur de Roquemaurel, et Bégon de Roquemaurel, seigneur de Thémines, firent une transaction, le 25 septembre 1458, au
sujet de la succession de leur père.
Aymeric de Roquemaurel, donzel, seigneur de Roquemaurel, apparaît le 18 juin (1460) date à laquelle il nomme des procureurs , puis le 24
février 1461, date à laquelle il acheta une rente à noble Bertrand de Las Cases, coseigneur de Camboulit et de Roquefort.
Vers 1465 Déodat de Barasc fit son testament, dont on a la fin ; il nommait sa femme et ses enfants, ce testament prévoyait que si les fils de
Déodat de Barasc n’avaient pas d’enfant mâle, leur seraient substitué le fils aîné de Catherine, sa fille, et d’Aymeri de Roquemaurel, à condition
de porter les noms et armes des Barasc. Déodat de Barasc eut au moins un fils, Jean de Barasc, qui continua sa lignée.
Le château de Roquemaurel était gardé en 1468 par 29 soldats, 15 armés d’arbalètes, 14 armés de lances à deux piques.
Antonia de Gimel, veuve de Déodat de Barasc, fit son testament, le 20 février 1470, à Albiac dans la maison d’Aymeri de Roquemaurel. Son fils Jean
de Barasc était son héritier, elle lui substituait Catherine de Barasc, sa fille, femme de noble Aymeri de Roquemaurel, puis Guillaume de
Roquemaurel, fils de Catherine.
Aymeric de Roquemaurel fit son testament en 1474 instituant pour son héritier, Guillaume, son fils légitime et naturel. Il faisait plusieurs légats
à Jeanne de Roquemaurel, sa fille, mariée par contrat du 12 juillet 1473, à noble Antoine de Valon, seigneur de Thégra en Quercy ; à noble Catherine
de Barasc, sa femme ; à Marguerite, son autre fille (mariée par contrat du 29 janvier 1475, à noble Mathelin de Gasq, seigneur de la Gasquie
et de Prendeignes).
La vente de Thémines par Alziac d’Aigrefeuille à Béthon de Roquemaurel est rappelée dans un acte du 20 décembre 1475 entre Aymeric de Roquemaurel
et le vicomte de Turenne ; à cette date Aymeric de Roquemaurel, damoiseau, seigneur dudit lieu et d’Albiac rendit hommage au vicomte de
Turenne pour les herbages de Bèdes et de Pousalgues, paroisse de Saint-Chignes.
Entre 1462 et le 30 juin 1480 il y eut un procès entre Hélène de Belfort et Jeanne de Barasc, toutes deux religieuses qui réclamaient l’une
et l’autre l’abbaye de Leyme ; Aymeri de Roquemaurel, partisan de Jeanne de Barasc, qui avait été déboutée, fut condamné le 22 juin 1478, à mener
prisonnière à la conciergerie Jeanne de Barasc, sous peine d’une amende de 2.000 livres. Le 30 juin 1478 le parlement de Toulouse ordonna
l’arrestation d’Aymeric de Roquemaurel et de Jeanne de Barasc.
Le 30 juin 1480 on rappela les faits depuis 1462, Jeanne de Barasc avait porté l’affaire devant le parlement de Paris qui avait réussi à faire
imposer silence à celui de Toulouse qui avait rendu un arrêt en faveur d’Hélène de Belfort. Elle avait fait expulser de Leyme, à main armée,
Hélène et ses gens, ayant fait venir 120 (personnes) de l’Agenais. On précisait que Fine de Barasc, Jeanne de Barasc, Déodat de Barasc, chevalier,
seigneur de Béduer, Aymeric de Roquemaurel et d’autres avaient fait des actes de rébellion, blessant les exécuteurs.
La Cour donna finalement défaut contre la partie Barasc et ordonna que les arrêts en faveur d’Hélène soient exécutés et ce malgré la requête
civile de Jeanne de Barasc. Aymeric de Roquemaurel comparut au ban et à l’arrière-ban.
Le 16 mars 1481, à Cahors, le 24 octobre 1484 il rendit hommage au duc de Bourbon, baron de Calvinet, pour sa châtellenie de Roquemaurel.
Il mourut avant le 12 novembre 1500, date à laquelle Guillaume de Roquemaurel, son fils, passa une convention avec Antoine de Thégra, au sujet de
la dot de Jeanne de Roquemaurel, sœur de Guillaume.
Aymeric de Roquemaurel et Catherine de Barasc eurent au moins trois enfants :
Sources :
Site internet de la famille de Roquemaurel
Jouglas de Morenas. Grand armorial de France. Tome n° 6, page 60.
Armorial de France - Charles d'Hozier - 1696 - Languedoc, tome XIV, page 762.
Hippolyte de Barrau : "Documents historiques et généalogiques sur les familles et les hommes remarquables du Rouergue dans les temps
anciens et modernes - 1853. Tome 2 page 466.
Héraldique et Généalogie n° 120 page 279.