..... | Grand (Vosges) |
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Présentation générale - Antiquité romaine - Histoire - Métier - Individus
C'est au moine Rupert de Tuy (ou de Dreuz) que l'on doit la plus ancienne mention de Grand. Dans un développement au XIIe siècle,
d'une Passion de Saint-Elophe, écrite au XIe siècle, il signale : " Une ville de très grande étendue, défendue par des murs et
des tours et appelée Grand".
La monumentalité des vestiges, la richesse de la décoration et le nombre des objets de la vie quotidienne n'ont pas manqué de
frapper l'imagination. Avec un amphithéâtre de 16.000 à 20.000 places classé au quatrième rang des édifices
de spectacle du monde romain, une mosaïque de 224m² admise comme l'une des plus vastes connues actuellement,
pavant la partie centrale de la basilique, ces vestiges caractéristiques de l'urbanisme antique furent ainsi tout naturellement associés
aux édifices de prestige d'une véritable ville antique. Cependant, depuis 1980, les recherches effectuées sur
le rempart écartent l'existance d'une agglomération urbaine.
Un ensemble de galeries souterraines de drainage d'eau vive sillonnent le sous-sol jusqu'à douze mères de profondeur.
Ces galeries appartiennent à un réseau karstique, dont les cheminements hydrogéologiques ont été partiellement aménagés en galerie par les
Romains dans le dessein d'en améliorer, et peut-être d'en contrôler le débit.
Le point de convergence de toutes les galeries et leur
exutoire naturel a été localisé sur la place de l'église où les eaux souterraines se manifestaient sans doute sous la forme d'une
résurgence naturelle et épsodique.
Le choix du site aurait été motivé par cette résurgence devenue le coeur de sanctuaire et autour
duquel aurait été mise en place une organisation architecturale et culturelle conçue spécialement. Le site de Grand devrait ainsi à
l'existence de son réseau karstique naturel, amélioré par les Romains, et à sa résurgence d'avoir bénéficié d'un sancturaire hors du
commun comme le suggère la vignette "Andesina" de la Table de Peutinger.
La certitude sur le nom de la divinité honorée existe depuis longtemps. Elle transparaît ici avec le nom même
du village dont le "d" final serait un advendice, dérivé du dieu gaulois Grannus, bien connu comme surmon
d'Apollon. C'est surtout la découverte, en 1981, d'un fragment de dédicace monumentale, complétant un élément
recueilli en 1822 qui atteste et asocie pour la première fois sur le site de Grand le surnom gaulois Grannus au nom de l'Appolon romain.
Or, si Grannus est un dieu indigène bienfaisant et guérisseur, Applon est également conidéré en Gaule comme un dieu essentiellement
médécin "qui chasse les maladies".
Plusieur témoignages littéraires antiques concernant probalement Grand en appotent une confirmation.
Tel en 310 le Panégyrique de Constantin (Panégyriques latins, VII.21,3-4) rapporte que lors d'un voyage à Trèves, l'empereur se serait écarté
de sa route "pour se rendre au plus beau temple du monde (romain) et même auprès du dieu Appolon qui l'habite.
L'unique référence
épigraphique actuellement certaine d'une pratique culutuelle à Grand est fournie par un ex-voto sur plaque de marbre. Il révèle tout à la
fois l'exitence d'un sanctuaire consaré à Applon Grannus et à la pratique orientale du rite de l'incubation. Le consultant après s'être
livré à des cérémonies purificatrices et avoir consacré des offrandes, pénétrait dans des portiques-dortoirs sacrés; il s'étendait sur
des peaux de bêtes, s'endormait, et au cours de son sommeil le dieu lui apparissait pour lui apporter la révélation prophétique qu'il
avait sollicité ou l'ordonnance du traitement qui le guérirait.