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La rue du Voultre

Millau - Rue du Voultre

La rue du Voultre est le type des rues étroites et le plus souvent tortueuses des très vielles citées. Elle s'éténd de la rue des Jacobins à la rue du Jumel.
Le plan de la ville de 1865 appelle cette voie rue du Castelas, augmentatif de castel (château), c'est ainsi que l'on appelait le Voultre que dans un livre de Reconnaissance de l'Hôpital, du XVIIIeme siècle, on désigne sous le nom de Château Trompette. Cette dénomination fut remplacée, en 1833 par celle de Rue du Voultre.

Que signifie le mot Voultre, Boutre, Voltre, que certains faisaient dériver de vultur, vautour et d'autres de bouldro, fange ?

Sur le livre des comptes communaux, on lit la note suivante relative à un acte reçu en 1317 par Me Guilhem FELIP, notaire à Millau : " Lo arc, lo voltre que es sus la carreyra". Cela veut évidemment dire : "l'arche, la voûte qui est sur la rue". Voultre vient du bas latin voltiare qui signigie : courber, tourner, rouler. Un voultre c'est tout simplement une voûte, un porche ; nous avons souvent trouvé dans nos archives ce mot toujours pris dans cette acception, mais le texte donné ci-dessus est tellement net qu'il méritait d'être cité.

Au haut de la rue du Voultre, à l'angle de la rue des Pénitents, se trouve une curieuse et ancienne maison à encorbellement. Au XVIIe siècle c'était une hôtellerie, elle était tenue en 1668, par François PERRET "hoste".

Voici quelques vieux souvenirs sur ce vieux et pittoresque quartier. En 1430, dame Brayda Ratieyra, fille de "honorable homme Bertrand RATIE", instittue par testament pour héritiers généraux et universels "les pauvres du Christ", pauperes Xristi. Parmi ses biens figuraient sa maison, sise au Voultre, qui fut vendue aux enchères et dont le produit, 164 livres, fut distribué aux pauvres de la ville.

Un mot sur le four qui se trouve au coin des rues de Pénitents et du Voultre, en face de la maison à encorbellement. Ce four, situé sotz lo Votre, est très ancien. Il fut acheté en partie en 1405, par les Adminsitrateurs de l'Hôpital ; il appartenait encore à cet établissement charitable en 1633, puisque le tenancier de cette époque, Guilaume ESPINASSE, en fit la "reconnaissance", déclarant qu'il était tenu de payer une "censive de 10 sols".



Texte d'après "Millau à Travers les siècles" de Jules ARTIERES imp MAURY Millau

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